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Le 10 janvier, le SNUipp organisait sa première journée nationale « Nouvelles Technologies », afin de dresser un état des lieux, à partir des expériences concrètes, tant du point de vue de l’équipement que des pratiques quotidiennes en classe. Avec, en filigrane, une question récurrente devant le risque de la « fracture numérique » s’ajoutant à la fracture scolaire : comment faire rimer égalité et diversité ?

L’arrivée dans les départements, à l’automne, des crédits supplémentaires contenus dans le collectif budgétaire, n’a pas fait que des heureux.. En tout cas, nombre d’intervenants l’ont dit aux représentants du ministère, présents dans la salle : manque de transparence, pas d’appel à projets, souvent, le pilotage a été difficile. « Conséquence inhérente à la déconcentration » a répondu le ministère. Mais pourquoi ce qui est possible dans certaines académies ne l’est pas ailleurs? « C’est bien la généralisation de l’utilisation des nouvelles technologies qui est la priorité des dispositifs mis en place par l’Education nationale, même si nous agissons souvent dans l’urgence » a dit F. Chévalérias, du bureau des TICE à la DESCO. « avec à la clé l’intégration des TICE aux disciplines scolaires ».

Immenses besoins en formation continue, insuffisances dans la formation initiale, aide à l’équipement personnel des enseignants, usage des logiciels libres, maintenant des machines, avenir incertain des aides-éducateurs, a répondu la salle, pointant aussi la nécessité d’aider par du temps dégagé les enseignants qui mettent en place des sites de ressources coopératifs.

« Il n’est pas facile de généraliser les TICE. Cela pose la question de tout le fonctionnement de l’école, de la formation, de l’accompagnement. Et aussi du changement de posture du maître qu’implique l’usage des TICE en classe ».

Ce constat d’un représentant du ministère fut partagé par Pierre Valade, professeur à l’IUFM de Toulouse. « Il ne suffit pas de donner une boîte au lettres pour qu’elle se remplisse : recherches d’information sur Internet, communication par mail, production de journaux ou de sites internet ne sont que des motivations, des outils grâce auxquels on apprend à trier, à élaguer, à transformer ».

Son collège Séraphin Alava insista sur les questions plus que sur les certitudes : pour dépasser le cercle des convaincus, il convient de s’intéresser aux réticences des cyber-pessimistes : à quoi bon chercher un mythique logiciel pour comprendre la division ? Comment s’y retrouver dans le fourbi des millions d’information trouvées dans une recherche Internet ? « Les enseignants veulent travailler autrement, mais cette envie rencontre des obstacles : matériels lorsqu’il n’y a pas assez d’ordinateurs, mais aussi conceptuels, lorsqu’il faut travailler différemment, ne pas savoir exactement ce que fait chaque élève ». Comment surmonter ces nouvelles difficultés : le mauvais lecteur qui risque de rester un zappeur butineur, une information plus difficile à trouver sur Internet que dans l’encyclopédie de la BCD...  « Selon nos habitudes dans la classe, cette nouvelle façon de travailler peut nous dérouter, nous empêcher de sentir ce qui se passe pour chaque élève. Sans aide extérieure par l’aide de leurs pairs ou de formation, les gens ont du mal à s’en sortir ».

Ce que résumait Pierre Naguère, de l’Isère : « C’est à nous d’être chercheurs de ce qu’on fait de notre pédagogie. Au salon de l’Education, on ne parlait que du cartable électronique. Un exercice électronique reste un exercice ».

Chantier à peine défriché, une réflexion à poursuivre ensemble…

Patrick Picard dans (fenêtres sur.cours) n° 201 du 17 janvier 2001

Une synthèse des interventions est disponible sur www.snuipp.fr

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