Aux Thures, au blockhaus nord, le guetteur aperçoit trois formes dhommes
avançant vers lui. Il prévient le chef qui se réveille (vers 5 heures du matin).
Les formes avançant toujours, quand elles sont à trente mètres, la sommation
retentit : "Halte-là ! Qui vive ?". Une forme répond avec un fort accent
germanique :
"Ne tirez pas, cest le chef de district ! " Le guetteur comprend tout
de suite de qui il sagit puisque le district est un terme inusité dans
larmée française. Il tire et crie :
"Aux armes". Tous les hommes vont à leur poste de combat sous un feu de
mitrailleuses et mortier. Le tireur du FM est tué, son servant prend sa place mais
blessé à son tour, il est remplacé par le sergent. Lennemi tire sur le poste
n°1, il tire aussi sur un mur écroulé situé à cinquante mètres au nord quil
croit occupé. Les Allemands sont rentrés le long du "Thalweg". Ils nous
empêchent de porter secours à Grange Chevillot quils ont certainement attaqué à
la même heure. Mais ils veulent certainement aussi semparer du fortin et nous
détruire. Nous prévenons SOMMERON denvoyer durgence des renforts car
lattaque est sévère. Pendant ce temps, le branle-bas de combat a sonné dans toute
la vallée. Le bataillon berthier, implanté à Névache, sefforce dobtenir
tous les renforts possibles, mais la plus grande partie de la 4e D.M.M a fait mouvement
vers lAlsace depuis la veille avec notamment son artillerie. Le
lieutenant SOMMERON part avec toutes ses réserves, soit deux sections, et commence à
escalader à vive allure les pentes du bois saint Hippolyte. De son côté, la section de
mortiers se met en route avec ses hommes et ses mulets vers la maison forestière, la base
de tir habituelle, à deux kilomètres au nord de Sallée dans le ravin de Roubion.
Lattaque continue mais les Allemands sont à bout de force et sen vont.
Manon, Marion, Clémence et Lisa
Nous avons trouvé ces renseignements dans l'Almanach du combattant 1990
(Comité National du Souvenir de Verdun).